Chevastelon : Etude des hydrates de carbone (ail, échalotte, oignon)
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Thèse présentée à la Faculté des sciences de Paris
pour obtenir le grade de Docteur es Sciences Physiques

par ¶


R. Chevastelon

Contribution à l'étude des hydrates de carbone



soutenue le 23 novembre 1894 devant la commission d'examen :
Troost, président
Bouty, Duclaux, examinateurs

 

INTRODUCTION


Les végétaux colorés en vert par la chlorophylle décomposent seuls, a la lumière, l'acide carbonique de l'air et en assimilent le carbone pour former, entre autres corps importants, des hydrates de carbone.


La chlorophylle est nécessaire à ce phénomène d'assimilation, et, quelle que soit l'origine de cette substance, l'analyse spectrale démontre l'unité de sa composition.


Donc, les produits immédiats de son action sur l'acide carbonique sont les mêmes, quels que soient les végétaux; mais ces produits nous échappent, ainsi que le mécanisme de leurs transformations; nous ne connaissons que quelques résultantes, parmi lesquelles des hydrates de carbone.


Ceux-ci, formés dans les organes verts, sont en partie consommés, en partie mis en réserve par la plante sous forme non-assimilable, et destinés à des usages ultérieurs.


L'amidon a été longtemps considéré par un grand nombre de physiologistes comme le premier hydrate de carbone tangible issu de l'action chlorophyllienne; quelques-uns sont encore de cet avis.


On constate en effet sa présence dans beaucoup de végétaux, mais il n a pu être décelé ni dans les feuilles ni dans les parties souterraines d'un certain nombre de liliacées, les Allium par exemple, où on ne connaît aucun autre hydrate de carbone insoluble dans le liquide cellulaire.


Dans ces végétaux, ce sont des corps solubles qui prennent naissance dans les feuilles et constituent dans les bulbes ou les caïeux la réserve hydrocarbonée.

M. A. Meyer a constaté dans les feuilles d'oignon et de ciboulette l'existence de sucres réducteurs, sans définir leur composition. Dans les feuilles de yucca et de poireau, il a trouvé des corps appartenant aux groupes inuline et sucre de canne; mais il n'a déterminé ni la nature des hydrates de réserve ni les relations pouvant exister entre eux et ceux formés dans les feuilles.


Je me suis proposé, pour compléter ces recherches, d'étudier :


1° La nature des substances sucrées ou saccharifiables mises en réserve par quelques Allium, dans leurs bulbes ou leurs caïeux, au moment où ils passent a l'état de vie ralentie ;


2° La nature des substances sucrées ou saccharifiables contenues, à différents moments, dans les différentes parties de ces végétaux lorsqu'ils se développent dans les conditions normales ;


3° De rechercher les relations pouvant exister entre celles formées dans les feuilles et celles mises en réserve dans les parties souterraines.


Le présent travail se divise en cinq chapitres :

CHAPITRE I. — Méthode d'extraction des hydrates de carbone solubles dans le liquide cellulaire.


CHAPITRE II. — Étude des caïeux d'ail.

Mode de préparation et propriétés d'un corps nouveau rencontré dans l'ail.


CHAPITRE III. — Études des bulbes d'échalote et d'oignon.

Les hydrates de carbone non réducteurs contenus dans ces bulbes cent différents de celui trouvé dans l'ail et nouveaux également.


CHAPITRE IV. — Recherche dans les bulbes ou rhizomes d'autres monocotylédones voisins des Allium, des hydrates de carbone rencontrés dans ces derniers.


CHAPITRE V. — Nature et dosage des substances sucrées ou saccharifiables contenues dans les différentes régions d'un Allium (ail, échalote, oignon) et dans ces végétaux à différents degrés de développement.

RESUME ET CONCLUSION GÉNÉRALES


Dans le premier chapitre, nous avons indique la méthode suivie pour l'extraction du liquide cellulaire contenu dans une plante quelconque.

Cette méthode est applicable a toute partie d'un être organisé.


Dans le deuxième chapitre, nous avons constaté que les caïeux d'ail à l'état de vie ralentie renferment une réserve hydrocarbonée constituée par un corps unique et nouveau : l'inuline soluble.

L'état de cette inuline établit qu'elle diffère essentiellement de celle retirée du topinambour ou du dahlia par une solubilité en toutes proportions dans l'eau.

Elle ne se dépose pas dans les cellules, comme celle du topinambour, sous forme de sphéro-cristaux, lorsqu'on traite le caïeux d ail par de l'alcool concentré.

Le microscope ne peut donc pas déceler sa présence dans les cellules.


Dans le troisième chapitre, on a vu que les hydrates de carbone non assimilables et solubles contenus dans les bulbes d'échalote et d'oignon à l'état de vie ralentie, sont lévogyres et non réducteurs comme, l'inuline de l'ail; mais ils fermement en présence d'une levure alcoolique, tandis que, dans les mômes conditions, l'inuline de l'ail n'est pas attaquée


Ils se distinguent encore de ce dernier corps en ce qu'ils ne forment pas de précipité avec l'eau de baryte en excès.




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